Je suis avant tout interpellée par l’universalité du drame adolescent qui se joue ici : lorsque le corps change, on voudrait pouvoir revenir en arrière, à l’époque bénie où l’on pouvait sans honte se réfugier dans les jupons de sa mère…
C’est avec une drôlerie acerbe qu’Amélie Nothomb décrit les premiers émois adolescents, dédramatisant les grandes tragédies amoureuses et désignant le désir. Elle souligne la façon dont la quête d’absolu et de liberté de l’adolescent trouve un écho grandiose dans la danse classique et l’anorexie, à l’instar d’une drogue.
Elle invite également à questionner les projections parentales et la façon dont l’enfant se donne parfois pour mission impossible de panser les blessures de l’adulte.
Elle dit le doute existentiel de l’adolescent, et sans y donner une réponse définitive, elle l’invite à croire en la vie.

Christine Plume

Forte de son expérience de l’enseignement de la philosophie en terminale et de la danse dans le supérieur, Christine mène actuellement un travail de recherche (Campus Condorcet et Maison des Sciences de l’Homme) sur la sublimation des problématiques addictives à travers l’art et l’écriture et sur la notion de « corps genré ». Deux propositions pédagogiques en découlent, s’adressant à tout public à partir de l’adolescence :
– Ateliers philosophiques d’écriture et de lecture autour de la liberté, du lien et des dépendances avec débats dirigés.
– Ateliers de « performance » du corps : il s’agit de questionner à travers le mouvement la façon dont les émotions peuvent se dire sans faire souffrir, libérant l’expression d’un corps trop souvent contraint dans des normes sociétales très opprimantes à l’adolescence.
L’objectif des deux ateliers est le dire d’une parole propre, qui relie à autrui tout en séparant : elle affirme l’identité de l’adolescent sans le contraindre à se couper du monde pour exister.